La cartographie de la végétation au laboratoire de biologie végétale du professeur Paul Ozenda (université de Grenoble – 1963-1988)
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G. Pautou
Perturbations anthropiques et changements de végétation dans les systèmes fluviaux. L'organisation du paysage fluvial rhodanien entre Genève et Lyon
Documents de cartographie écologique 31 (1988), p. 73-96
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Résumé

Le systèmefluvialest pris dans son acception la plus large. Il comporte des peuplements aquatiques, semi-aquatiques (inondés de façon durable) et terrestres (liés à la présence d'une nappe souterraine et inondés de façon éphémère). 1 - Les modalités de dissipation de l'énergie cinétique de l'eau imposent une organisation de la végétation alluviale suivant trois composantes principales : - la composante longitudinale (de l'amont vers l'aval); la pente conditionne la nature des dépôts et l'action mécanique de l'eau sur la végétation; - la composante transversale (du chenal principal à régime nivo-glaciaire aux parties périphériques à régime pluvial); - la composante verticale (depuis les parties les plus profondes du chenal jusqu'aux parties les plus hautes du lit d'inondation en rapport avec une nappe phréatique située à plusieurs mètres de profondeur). Le croisement entre les valeurs prises par ces trois types de gradients explique l'hétérogénéité du système : tous les cas de figure existent entre les sites instables, submergés et les sites stables bien pourvus en nutriments et bénéficiant de remontées capillaires à partir de l'aquifère. 2 - Chaque peuplement, quel que soit le type physionomique auquel il appartient, peut constituer un état éphémère ou durable. - A un instant donné, le paysagefluvialreprésente un état parmi de nombreux possibles : les capacités d'expansion des populations, l'existence de phénomènes de substitution, les courants de migration sont à l'origine de l'extraordinaire diversité du tapis végétal. - La notion de communauté en équilibre n'a pas de signification, en l'absence d'un double référentiel "espace-temps". - Le système fluvial subit depuis le Néolithique une évolution lente et irréversible. Elle se traduit par une modification des rapports quantitatifs entre peuplements permanents (qui constituent les noyaux spécifiques du système), périodiques (en rapport avec l'existence d'oscillations) et peuplements transitoires, qui n'occupent qu'un bloc temporel. - La plaine d'inondation est une juxtaposition de portions de territoires dont chacune s'individualise par une suite ordonnée de peuplements allochroniques en relation avec une diminution des contraintes hydriques (raccourcissement des périodes de submersion, mise hors-inondation, abaissement de la nappe phréatique). - La réalisation de scénarios prévisionnels sur le devenir de la végétation à la suite de perturbations majeures (construction de digues, barrages) n'est possible que si l'on insère l'état avant aménagement dans une évolution à long terme.

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